The Shrimp

Tuesday, December 26, 2006

Et la vie sociale ???

Ben c’est pas terrible… Sur le campound on se fait de temps en temps goûter nos productions locales les uns aux autres (bière, vin, cidre…), il y a un petit billard, une piscine mais c’est frette maintenant… ça pèse pas bien lourd. J’ai la télé dans la piaule avec 2-3 chaînes en anglais pas trop mal pour les films.
Mais bon, j’ai quand même ramené la dernière fois une bibliothèque entière de bouquins. J’ai donc lu depuis mon dernier mail « Rouge Brésil », très bien, « Los Angeles Rivers » de Michael Connelly (ou un truc du genre), moyen moyen, « Pastorale Américaine » de Phillip Roth, excellent. Je viens de me lancer dans « les Bienveillantes », ce qui devrait m’occuper un bon bout de temps ! En plus on n’a même plus Internet dans le camp pour des raisons assez obscures…
Je me suis quand même inscrit à la Maison des Français de Jeddah (j’ai cherché la Maison des Belges mais j’ai pas trouvé) avec comme première sortie un concert de musique arabe traditionnelle à la résidence du consul. Là ça le fait bien : superbe maison, un grand jardin avec des tapis étendus sur l’herbe, des canapés, une petite scène… Un concert d’environ 2h00 avec à la fin un buffet et… un petit bar caché dans un coin avec du vrai alcool qui arrive par valise diplomatique. Au menu : Gin et Whisky, ça fait du bien dis donc :-)
On a eu droit également à un bon cassoulet dans le campound Sierra à Jeddah, un des plus gros de la ville. Avec comme d’habitude des murs de 3 m de haut, des barrières électrifiés, des entrées protégées par des militaires, des armes lourdes, des sacs de sables… Bref, on se sent en sécurité dans ce pays ! Direction la salle de fêtes pour le dîner. Bon moi, le cassoulet moyen, par contre la bar reste toujours ma priorité numéro un, surtout que ce ne sont pas les jeunes filles qui courent les rues par ici, et la soirée cassoulet… ne fait pas exception : moyenne d’âge : un bon 45 ! On a donc droit a un peu d’alcool de contrebande et du vin maison à table, juste ce qu’il faut. On a même pu danser un peu ! Mais bon, départ minuit trente pour arriver au camp à 2h00 du mat et debout le lendemain à 6h15… pas mal difficile…
Et jeudi dernier on s’est fait notre Noël perso en allant au campound Azzam. Zied, un collègue tunisien du chantier, habite là bas le week-end : il y rejoint sa copine tunisienne rencontrée sur place. Donc il nous a trouvé à Denis (le grenoblois d’environ 30 ans), Benoît (breton du même âge) et moi un petit studio là bas. Direction le resto/bar de ce petit campound pour faire un peu la fête. Ils ont une bière locale pas pire mais qui fait un mal de chien à la tête le lendemain (voir le surlendemain…). On est resté là bas le vendredi à siroter de la bière au bord de la piscine : faut en profiter tant qu’il y en a :-)
Par contre le Noël est sans doute le pire de toute ma vie, en résumé : pas de Noël ! Un repas amélioré le soir avec un grosse boîte de chocolat en apothéose et travaille le 25 ! Bref, rien de spécial, on peut pas dire que c’est une fête populaire ici...
On est sur un plan pour aller au camp Azzam fêter la St Sylvestre comme il se doit, faut pas trop déconner non plus hein !

Escapade à Baha et Taif (novembre 2006)

Après notre précédent extrait infructueux pour se rendre à Taif, on décide de remettre le couvert le vendredi suivant. Pour rappel on n’a qu’un seul jour de repos par semaine, donc il faut pas mal de motivation en fait pour aller se taper une journée d’exploration quand on a envie d’une seule chose : dormir !!!! Mais bon, c’est un peu le bout de rester non stop sur le campound donc on se motive et on y va : debout 6h30 pour un départ à 7h00… en gros c’est comme d’hab quoi…
Direction le sud, de nouveau les montagnes et la ville d’Abha. On reprend la même équipe et on fait quelques haltes sur le chemin, notamment dans un village abandonné situé sur une colline au milieu d’un oasis rempli de petits singes. Après ça on attaque la montée vers Abha ou on se trouve un hotel qui sort tout droit des albums du Scrameustache (pour ceux qui connaissent). On suit ensuite la route de Abha vers Taif, dans les hauts plateaux vallonnés. On découvre une route parsemée de chateaux tout le long et on s’imagine aisément le temps des chameliers évoluant de vallées en vallées, changeant à chaque fois de domaine et de « châtelain ».
On ne s’éternise pas à Taif et on redescend directement à Shoaiba. Quand même un trajet de presque 1000 bornes qui nous laisse sur les genoux…

Tentative d’ escapade à Taif (octobre)

Après le Ramadan, c’est congé pour tout le monde. Nos chefs ici ont d’ailleurs réussi à inventer un concept tout à fait intéressant de « Working Holidays ». En gros, il y a 4 jours fériés, mais il y en deux durant lesquelles on ne travaille pas (« Non Working Holidays ») et deux autres pendant lesquelles on travaille (« Working Holidays »), qui sont supposés être récupérable mais c’est assez obscur : en gros c’est encore pour se faire baiser.
Mais bon, on ne laisse pas abattre et on va profiter de l’occasion pour se faire un petit trip à l’extérieur. En se renseignant à gauche à droite, en lisant le Lonely Planet, on choisit de se rendre à Taif. C’est une ville à l’Est de Jeddah, dans les montagnes et où il fait donc (un peu) plus frais. Bon évidemment ce genre de sortie est toujours fortement déconseillé par le security advisor, donc on ne dit pas toute la vérité sur nos fiches de sorties (quand je vous disais que ça ressemblait à une prison…). On se débrouille pour récupérer une des voitures de location du chantier, les seules que l’on peut conduire avec notre permis international.
C’est donc départ à 7h30 (comme ça on a l’impression de faire une grasse mat’) avec Claude le chauffeur du jour, Denis (un grenoblois d’une trentaine d’années), Rodell et Frances, deux Philippins.
Pas de chance : la Mecque est sur le chemin entre Shoaiba (le chantier) et Taif, ce qui nous oblige donc à faire un détour par le Sud. Et oui, la Mecque c’est absolument interdit aux non musulmans. Il faut un visa spécial ou un passeport de couleur verte (=musulman) et il y a une zone d’environ 50 kms de rayon autour de la Mecque qui est sécurisée (nos âmes d’infidèles ne peuvent sans doute pas parcourir plus de 49 kms…). Il y a donc des checks-points sur toutes les routes, et ici ça ne rigole pas hein, je vous laisse imaginer… On prends donc les routes qui nous sont réservées. On croise de jolies dunes, de beaux rochers, des chameaux un peu perdus et on arrive finalement au pied des montagnes, à l’entrée de la route qui mène vers Taif. Problème : elle est fermée pour cause de travaux de génie civil. On se voit donc obligé de faire demi-tour. Deuxième problème, pour rejoindre l’autre route qui monte vers Taif, il faut recontourner le Mecque dans l’autre sens et passer par le nord, bref le détour de fou ! Il y a bien une route qui remonte directement mais pour ça il faut rentrer dans la zone sainte de la Mecque, ça nous supprimerait le détour, mais bon, on n’est pas musulmans…
On tente le coup mais on se fait vite rembarré du check point. On fait semblant d’être perdu mais on se rend vite compte qu’ils ne savant pas lire une carte… et comme ils parlent pas vraiment anglais, ben on fait de grands sourires et on fait demi-tour.
Solution de repli : retourner vers Jeddah et aller voir des trucs un peu plus dans le Nord. Et c’est en essayant de couper vers le nord qu’on se retrouve sur une route qui ressemble plus à une piste d’atterrissage… on se rend doucement compte qu’on est en route pour… la Mecque… et que les Saoudiens ont oublié de mettre un check point… Bref, en 20 min nous voilà à Makha !!! Alors en fait c’est une super grosse ville (1,3 millons d’habitants) dans les montagnes. On ne s’est pas éternisé mais on a quand même mis une bonne heure pour en sortir ! Et on ne faisait pas les fiers… J’ose même pas imaginer le bordel si on s’était fait arrêter et donc on n’a pas vraiment pris le temps de visiter! On n’avait malheureusement pas la tunique blanche pour se mêler aux pèlerins et donc on n’a pas été sur le Mont Arafat ni voir la grosse pierre noire.
Après ce petit raccourci, on s’est dirigé vers Marble Montain, une colline de marbre au milieu du désert. On s’est retrouvé sur des chemins de pleine brousse, et avec la Corolla, ça passait pas vraiment : la bas de caisse a bien souffert. Heureusement un bédouin en 4X4 est passé par là. Il nous a proposé très gentiment de nous emmené en haut de cette fameuse Marble Montain qui n’avait finalement rien de bien spéciale. Par contre la démo de l’utilisation de la Landcruiser en tout terrain était plus que convaincante :-)))) A plus de 100 à l’heure sur la piste, ça décoiffe !! Tout ça pour dire que notre Bédouin était très très sympathique.
On a encore été voir un fort turc dans le nord de Jeddah, mais seulement du bas de la colline. En fait l’Arabie Saoudite n’est pas du tout un pays touristique. Le pays est complètement fermé et les étrangers ne sont admis que (1) ils viennent pour travailler (comme moi), ou (2) pour faire le pèlerinage. Résultat, le tourisme est quasiment inexistant… et l’infrastructure aussi. Mais on essaie de se débrouiller :-)
Sur la route du retour à Shoaiba, on a fait un stop au nouveau Carrefour de Jeddah : pareil qu’à la maison, l’alcool en moins… Mais ils ont du foie gras et même du Comte !!! Que du bonheur quoi. J’en profites pour m’acheter un casque micro (vive skype) et une petite webcam.

Voilà donc une bonne journée en dehors du boulot et du campound qui a fait du bien :-)

Marc